Info

Sujet Capital

Sujet Capital, votre balado qui vous explique le monde du placement de façon simple, vous offre des idées pour la gestion de votre portefeuille, le tout dans une ambiance décontractée. Retrouvez James Parkyn, François Doyon La Rochelle tous les mois.
RSS Feed Subscribe in Apple Podcasts
2024
April
March
February
January


2023
November
October
September
August
July
June
May
April
March
February
January


2022
December
November
October
September
July
June
May
April
March
February
January


2021
December
November
October
September
August
July
June
May
April
March
February
January


2020
December
November
October
September
August
July
June
May
April
March
February
January


2019
December
November
October
September
August
July
June
May
April
March
February
January


2018
December
November
October
September
August
July
June
May
April
March
February
January


2017
December
November
October
September
August
July
June
May
April
March
February
January


2016
December
November
October


Categories

All Episodes
Archives
Categories
Now displaying: Page 2

L’investissement décomplexé vous offre des idées pour la gestion de votre portefeuille en compagnie d’experts chevronnés. Nous expliquons le monde du placement de façon simple, dans une ambiance décontractée.

PWLCapital

May 10, 2023

Description: 

Dans cet épisode, James Parkyn et François Doyon La Rochelle reviennent sur les bases du compte d'épargne libre d’impôt pour l’achat d’une première propriété (CELIAPP) et donnent à leurs auditeurs quelques idées de planification. 

Ils perpétuent également leur tradition annuelle et passent en revue la 15e édition du Rapport Annuel 2023 du Crédit Suisse sur les classes d’actifs mondiales. 

 

 Lire le script: 

  1. Introduction : 

François Doyon La Rochelle: Bienvenue à Sujet Capital, un Balado mensuel à propos de la gestion passive de portefeuille et de la planification financière et fiscale pour les investisseurs à long terme. 

Vos hôtes pour ce Balado sont James Parkyn et moi-même François Doyon La Rochelle, tous deux gestionnaires de portefeuilles avec PWL Capital. 

Au programme aujourd’hui pour l’épisode #52 : 

Pour notre premier sujet, nous ferons la revue et commenterons le nouveau le compte d'épargne libre-d ‘impôt pour l’achat d’une première propriété (CELIAPP) 

Et ensuite, pour notre sujet principal, nous ferons la revue de la 15eme édition du Rapport Annuel 2023 du Crédit Suisse sur les classes d’actifs mondiales.  

Bonne écoute ! 

 

  1. Le nouveau compte d’épargne libre d’impôt pour l’achat d’une première propriété CELIAPP : 

François Doyon La Rochelle: Dans notre premier sujet d'aujourd'hui, on va revoir et commenter le compte d'épargne libre-d‘impôt pour l’achat d’une première propriété (CELIAPP). C'est un sujet qu’on a abordé dans l'épisode #45 de ce podcast en octobre 2022 mais depuis le 1er avril, puisque la législation qui régit ce type de comptes est entrée en vigueur, il est maintenant disponible. Donc on a pensé que c'était le bon moment pour revoir les bases et vous donner quelques idées de planification. 

James Parkyn: Effectivement, pour un bon nombre de nos clients et de nos auditeurs, il s'agit d'un sujet chaud qui mérite notre attention puisqu'il s'agit probablement de l'allégement fiscal le plus important jamais offert pour aider les Canadiens à économiser de l'argent en franchise d'impôt pour l'achat de leur première maison. 

François Doyon La Rochelle: Je suis totalement d'accord avec ça, donc je vais commencer en rappelant à nos auditeurs les bases du fonctionnement du CELIAPP. La première question à se poser est, qui peut ouvrir un CELIAPP? Alors, pour pouvoir ouvrir un CELIAPP, vous devez être un résident fiscal du Canada âgé de 18 à 71 ans. De plus, vous ou votre partenaire ne pouvez pas avoir été propriétaire d'une maison au cours de l'année civile en cours lors de l’ouverture ou de l'une des 4 années civiles précédentes. 

James Parkyn: Il y a une nuance intéressante ici à souligner qui est que, bien que vous ne puissiez participer qu'une seule fois au programme, si vous êtes maintenant locataire, mais que vous étiez propriétaire, disons il y a 6 ans, vous pourriez toujours vous qualifier en tant que premier propriétaire et ouvrir un compte. 

François Doyon La Rochelle: Effectivement et une fois que vous avez ouvert votre compte, vous pouvez cotiser jusqu'à 8 000 $ par année jusqu'à un maximum à vie de 40 000 $. Si vous ne cotisez pas la totalité des 8 000 $ au cours d'une année donnée, vous pouvez reporter la portion inutilisée de vos droits de cotisation jusqu'à un maximum annuel de 8 000 $. Ça veut dire que si vous cotisez moins de 8 000 $ une année, vous pouvez cotiser votre montant inutilisé au cours d'une année future. Par exemple, si vous ouvrez un CELIAPP en 2023 et que vous cotisez seulement 4 000 $, en 2024, vous serez autorisé à cotiser 12 000 $. C’est-à-dire 8 000 $ pour 2024 plus les 4 000 $ pour vos droits de cotisation inutilisés pour 2023. Ce qui est intéressant ici c’est, comme pour le REER, vos cotisations sont déductibles d'impôt, ce qui veut dire que tout montant que vous versez sera déduit de votre revenu imposable, ce qui réduira votre impôt sur le revenu.  

James Parkyn: Une stratégie de planification intéressante avec la CELIAPP pour les épargnants précoces qui commencent tout juste leur carrière et qui ne gagnent peut-être pas encore beaucoup d'argent, est que vous n'avez pas à demander de déduction au cours de l'année d'imposition où vous avez versé votre contribution. Votre montant cotisé peut être reporté et déduit dans une année ultérieure lorsque votre revenu sera plus élevé. De cette façon, vous pouvez obtenir une déduction fiscale plus importante pour votre contribution. Aussi, pour les parents qui souhaitent aider leurs enfants adultes à acheter leur première maison, puisque les règles d'attribution ne s'appliquent pas, ils peuvent donner de l'argent à leurs enfants pour leurs contributions. 

François Doyon La Rochelle: De plus, les cotisations à un CELIAPP n'ont aucun impact sur vos droits de cotisation à votre REER. Donc, si quelqu'un a la chance d’avoir les fonds nécessaires, il peut cotiser aux deux types de comptes et utiliser le remboursement d'impôt pour cotiser à son CELI. C’est important de comprendre par contre, qu’une fois que vous avez ouvert votre CELIAPP, il ne peut rester ouvert qu’un maximum de 15 ans ou jusqu'à la fin de l'année ou le titulaire du compte atteint l’âge de 71 ans. À ce moment, si les fonds n'ont pas été utilisés pour acheter une première maison, ils peuvent être transférée en franchise d'impôt dans un REER ou un FERR ou tout simplement être retirée. 

James Parkyn: Dans la plupart des cas on ne recommanderait pas de retirer les fonds car le montant retiré serait ajouté à votre revenu et imposé. Ceci dit, puisque le transfert à un REER n'aurait pas d'impact, ni ne serait limité aux droits de cotisation au REER d’une personne, il y a une autre idée de planification intéressante ici pour les locataires. Ceux qui pensent être locataires à vie, qui n'ont pas l'intention d'acheter une maison et qui ont maximisé leurs REERs, pourraient ouvrir un CELIAPP et maximiser leurs contributions. De cette façon, étant donné que les fonds accumulés dans un CELIAPP peuvent être transférés en franchise d'impôt dans un REER ordinaire, les locataires à vie généreraient effectivement 40 000 $ supplémentaires de droits de cotisation au REER.  

François Doyon La Rochelle: Ce que tu viens d’expliquer James c’est effectivement une façon déjouer système avec ce nouveau programme. Même dans le cas que vous n'êtes pas sûr d'acheter une maison dans le futur, il n'y a pas beaucoup d'inconvénients à ouvrir un compte et à verser les cotisations, car au final, si vous n'achetez pas de maison, vous pouvez transférer les fonds accumulés libre d'impôt à votre REER ou FERR. Donc, si vous n'avez pas les fonds nécessaires pour cotiser à la fois au CELIAPP et au REER, il serait logique de placer d'abord de l'argent dans le CELIAPP. Maintenant, puisqu’on parle de REER, si vous aviez l'intention d'utiliser les fonds accumulés dans votre REER pour acheter votre maison avec le Régime d'accession à la propriété (RAP), vous serez heureux d'apprendre que vous pourrez maintenant utiliser les fonds des deux types de comptes pour acheter votre maison. A titre de rappel, au début, lorsque la loi a été présentée, vous ne pouviez pas combiner l’argent du CELIAPP et celle du REER par l’entremise du RAP, maintenant c’est possible. 

James Parkyn: C'est énorme puisque les acheteurs potentiels d'une première maison pourraient ajouter un autre 35 000 $ d'acompte avec le RAP. 

François Doyon La Rochelle: Oui, c'est très intéressant, cependant contrairement au CELIAPP, le montant retiré de votre REER avec le RAP doit être remboursé dans un délai de 15 ans, à compter de la deuxième année suivant l'année du premier retrait. Donc, le RAP c'est essentiellement seulement un moyen d'emprunter de l'argent de votre REER. 

James Parkyn: Exact, et dans tous les cas, je recommanderais à quiconque qui est éligible d'ouvrir un CELIAPP de le faire le plus tôt possible pour bénéficier d'une croissance composée libre d'impôt. Si vous ouvrez votre compte tôt et que vous versez la contribution maximale chaque année, vous pourrez alors investir vos fonds de manière plus agressive puisque le compte peut rester ouvert jusqu'à 15 ans avant que vous n'ayez besoin de le décaisser pour acheter une maison ou de le transférer à votre REER ou FERR. 

François Doyon La Rochelle: Oui, en investissant le maximum tôt, soit 8 000 $ par année pendant les cinq premières années pour un total de 40 000 $ à un taux de croissance annuel de 6 %, vous pourriez avoir environ 85 000 $ dans 15 ans. Si vous combinez ce montant avec le RAP de 35 000 $, ça fait un total de 120 000 $ en mise de fonds. Si vous avez un partenaire qui a été aussi économe que vous, c'est 240 000 $ qui pourraient être disponibles pour un acompte pour l’achat de votre maison.  

James Parkyn: Oui, et encore une fois, quels que soient vos objectifs de placement, la clé c’est de laisser la magie de la capitalisation opérer pour vous. Plus tôt vous commencez, mieux vous vous retrouverez à long terme. 

François Doyon La Rochelle: James, il y a de nombreux jeunes épargnants qui se demandent quel compte priorisé quand ils commencent? Le CELI, le CELIAPP ou le REER et pour ceux qui fondent une famille et qui ont des enfants on peut même ajouter le REEE. Que recommandes-tu à ces jeunes épargnants qui ont des objectifs différents et concurrents pour leur épargne et qui ne peuvent pas contribuer à tous ces types de comptes? 

James Parkyn: Bonne question François. La réponse pour moi est probablement de faire votre CELI d'abord parce qu'il offre le plus de flexibilité, dans le sens qu'il n'y a pas de conséquences fiscales sur les fonds retirés de ce type de compte parce que vous pouvez remettre le montant retiré durant l'année d'imposition suivante. Il y aura beaucoup de promotion autour du CELIAPP et de la déductibilité fiscale des contributions, mais si pour une raison quelconque vous devez retirer les fonds, ils seront entièrement imposables et vous n'aurez pas la possibilité de remettre les fonds dans le compte. Donc, ce n’est pas une solution qui convient à tout le monde. Si vous êtes sûr d'acheter une maison et que vous disposez de revenus suffisants pour demander la déduction, le CELIAPP sera une excellente option. Vous pourriez même envisager de retirer de l’argent de votre CELI et de l'utiliser pour faire votre contribution au CELIAPP ensuite avec les économies d'impôt du CELIAPP vous pourriez remettre l’argent dans votre CELI. 

François Doyon La Rochelle: Enfin, pour le moment, il n'y a qu'une poignée d'institutions financières qui offrent actuellement ce type de compte. Quand j’ai vérifié, Questrade, la Banque Royale et la Banque Nationale étaient les seules à l'offrir mais vous pouvez être certain que les autres institutions suivront dans les mois à venir. 

James Parkyn: Enfin, si vous êtes présentement sur le point de faire l'achat d’une maison, puisqu'il n'y a pas de période de détention avant de pouvoir retirer les fonds de votre CELIAPP pour acheter une maison, vous pourriez techniquement ouvrir un compte aujourd’hui, faire votre contribution maximale pour l'année pour obtenir un remboursement d’impôt et ensuite retirer l'argent le lendemain si nécessaire. 

François Doyon La Rochelle: Oui, c'est un bon point James, merci! 

 

  1. Revue du Rapport Annuel 2023 du Crédit Suisse sur les classe d’actifs mondiales : 

François Doyon La Rochelle: Notre sujet principal aujourd'hui est la revue de la 15eme édition du Rapport Annuel 2023 du Crédit Suisse sur les classes d’actifs mondiales.  Nos auditeurs réguliers savent que c'est une tradition annuelle.  L'année dernière, nous avons consacré beaucoup d'efforts à la préparation de notre podcast n°38, dans lequel on a revu l'édition 2022. Nous recommandons à nos auditeurs de le réécouter car le contenu (l'impact d'une inflation élevée sur les actions et les obligations et une mise à jour sur les avantages de la diversification internationale) est toujours très pertinent par rapport à ce qui se passe aujourd'hui sur les marchés financiers. James, pourrais-tu présenter à nos auditeurs les faits saillants et expliquer le but du rapport? 

James Parkyn: Absolument, pour ce qui en est du but de ce rapport, je citerai l'introduction : "Le Rapport documente les rendements à long terme des classes d’actifs mondiales sur plus d'un siècle, soit depuis 1900. L'un des principaux objectifs de ce rapport est d'aider les investisseurs à comprendre les marchés d'aujourd'hui à travers le prisme de l'histoire financière." Le rapport détaille les rendements et les risques liés aux investissements en actions, obligations, liquidités, devises et facteurs dans 35 pays et dans cinq indices composites différents. Il est produit en collaboration avec des historiens financiers renommés de la London Business School, les professeurs Elroy Dimson, Paul Marsh et Mike Staunton, qui produisent la base de données DMS.  Ils sont également les co-auteurs du livre "The Triumph of the Optimists" publié en 2003.   

François Doyon La Rochelle: La révision de ce rapport est une lecture annuelle incontournable pour nous.  J'ajouterais que c'est aussi un élément essentiel de la mission de notre podcast qui est de partager avec nos auditeurs les recherches fondées sur des preuves académiques.  James, je vais commencer par te poser les deux mêmes questions que l'année dernière.  Premièrement, pourquoi, en tant que gestionnaire de portefeuille, trouves-tu le rapport utile ? 

James Parkyn: François, notre discipline, comme nos auditeurs réguliers le savent bien, est d'investir avec " l'état d'esprit de l'investisseur, axé sur le long terme ".  Nous ne voulons pas nous laisser distraire par le bruit à court terme des médias financiers et par la récente volatilité des marchés.  Ce défi est de taille et s'applique à tous les investisseurs, y compris les professionnels.  Nous l'avons souvent répété dans notre podcast : "C'est simple à dire mais pas facile à faire : Nous devons toujours être conscients que nous pouvons tomber dans le piège d'essayer de "prévoir l'avenir".  C'est pourquoi selon moi le rapport est si utile pour les gestionnaires de portefeuille.  Il nous aide à mettre en contexte les événements actuels des marchés financiers par rapport à son historique à long terme.   

François Doyon La Rochelle: Je suis d'accord, après tous les événements économiques et géopolitiques majeurs de l'année dernière, il est crucial de prendre un temps d'arrêt et de remettre en perspective l'histoire des marchés financiers pour apprécier l'importance de la gestion du risque.   

James Parkyn: Le rapport 2023, comme tous les rapports précédents, aborde la question de la nécessité d'une perspective à long terme afin de mieux comprendre le risque et le rendement des actions et des obligations.  Les événements de 2022 auraient dû rappeler aux investisseurs qu’ils doivent toujours rester aux aguets.  Larry Swedroe, auteur financier américain qu’on cite souvent,  l'a bien dit dans son article "Lessons from the Markets in 2022". Sa première leçon pour 2022 est la suivante : "Ce n'est pas parce qu'une chose ne s'est pas produite qu'elle ne peut pas se produire ou qu'elle ne se produira pas. 

François Doyon La Rochelle: J'en viens maintenant à ma deuxième question, James : quels sont les points forts du rapport de cette année ? 

James Parkyn: Pour répondre à ta question, je crois qu’il y a cinq points forts dans le rapport de cette année. Mon premier point fort est qu'ils insistent sur l'importance d'une perspective à long terme et donc d'une appréciation des lois du risque et du rendement des actions et des obligations.  Cela commence par l'explication du fait que même 20 ans de données sont une période trop courte pour être utile à la prise de décisions en matière d'allocation d'actifs.   

Je cite un extrait du rapport : "La volatilité des marchés signifie que, même sur de longues périodes, nous pouvons encore connaître des rendements "inhabituels". Prenons l'exemple d'un investisseur qui, au début de l'année 2000, se serait penché sur le rendement annualisé réel de 10,5 % des actions mondiales au cours des 20 années précédentes et l'aurait considéré comme un historique "à long terme", et donc comme une indication pour l'avenir. Mais au cours de la décennie suivante, notre investisseur aurait obtenu un rendement réel négatif de -0,6 % par an sur les actions mondiales". 

François Doyon La Rochelle: C'est tout à fait vrai et c'est pourquoi il est si important de faire attention au "biais de récence".  Le rapport parle également d'une perspective à long terme pour les obligations.  Qu’est-ce que le rapport dit, James ? 

James Parkyn: Je rappelle à nos auditeurs que pour la plupart des investisseurs, le biais de récence est basé sur ce qui s'est passé l'année dernière.  Le rapport plaide en faveur d'un horizon temporel beaucoup plus long. Ainsi, pour répondre à ta question sur les obligations, je partage une autre citation du rapport : « De longues périodes historiques sont également nécessaires pour comprendre les rendements des obligations. Au cours des 40 années qui se sont écoulées jusqu'à la fin de 2021, l'indice obligataire mondial a fourni un rendement réel annualisé de 6,3 %, ce qui n'est pas très éloigné des 7,4 % des actions mondiales. » Je pense et le rapport supporte qu’il serait insensé d'extrapoler des rendements obligataires de cette ampleur dans le futur. Le rapport poursuit et je cite : « Ces 40 années ont été un âge d'or pour les obligations, tout comme les années 1980 et 1990 ont été un âge d'or pour les actions. En fait, le rendement réel des obligations mondiales en 2022 était de -27 %. » 

François Doyon La Rochelle: Il est très difficile, voire impossible, de prévoir et d'anticiper avec succès les changements de direction du marché.  Dans notre dernier Podcast #51, nous avons abordé les résultats de la gestion active vs passive pour 2022.  La pire catégorie sur les 20 répertoriées était l'immobilier mondial avec un taux de réussite de seulement 20 %, elle a été légèrement dépassée par la catégorie des obligations d'entreprise avec un taux de réussite de 22,6 % qui elle-même a été légèrement battue par la catégorie des marchés émergents avec un taux de réussite de 23,4 %.  La grande majorité des gestionnaires actifs ont donc très mal performés par rapport aux fonds passifs dans ces classes d'actifs. 

James Parkyn: Exactement.  Mon deuxième point fort du Rapport 2023 est lié au premier, et je cite : "La prime de risque reçue historiquement en investissant dans les actions et les obligations par rapport aux bons du Trésor, existe pour une raison. C’est un rendement additionnel nécessaire pour la prise de risque liée à la volatilité négative. »  Comme nos auditeurs le savent bien, nous avons connu quatre marchés baissiers des actions depuis 2000 et nous devons être payés pour prendre un tel risque. 

François Doyon La Rochelle: C'est tout à fait logique quand on pense à 2020, avec la pandémie, le monde a connu son troisième marché baissier en moins de 20 ans.  Les marchés ont ensuite connu une reprise remarquable et la volatilité a de nouveau diminué. Cependant, en 2022, la volatilité a de nouveau augmenté, et les actions comme les obligations ont fortement chuté en raison des inquiétudes liées à l'inflation et à la hausse des taux, ainsi qu'à la guerre entre la Russie et l'Ukraine. Il s'agissait du quatrième marché baissier depuis 2000. Le rapport explique comment la diversification dans un portefeuille peut réduire ces risques.  

James Parkyn: Oui, mais pour bénéficier de la valeur ajoutée de la diversification, un investisseur doit accepter que ça se fait sur le long terme et qu’il peut être déçu à court terme. Le rendement négatif historique en 2022 de l'allocation classique équilibrée 60/40 actions/obligations en est le parfait exemple.  

François Doyon La Rochelle: À mon avis, ce point a également été soulevé dans le rapport de l'année dernière, à savoir que les corrélations négatives entre les actions et les obligations n'étaient pas la norme à long terme.  Le rapport indique clairement que les actions et les obligations ont eu une corrélation historiquement positive et que les 20 dernières années de corrélation négative avant 2022 n'étaient pas la norme.   

James Parkyn: Nous avons beaucoup abordé ce sujet dans les derniers podcasts.  Encore une fois, les investisseurs doivent avoir une vision à long terme. Mon troisième point fort du rapport 2023 est le thème de la stagflation.  

François Doyon La Rochelle: Pour nos auditeurs il serait peut-être bon de préciser que la stagflation est un terme issu des année 70, début 80, qui caractérise une économie avec une faible croissance, un taux de chômage élevé et accompagné d’une forte inflation.  

James Parkyn: Le rapport met en garde qu'il y a un "consensus sur le fait que les conditions reviendront à la normale avec le rétablissement d'une faible inflation".  Il cite les universitaires Arnott et Shakernia : "Un regard plus attentif sur l'histoire mettrait en évidence la rareté de ce phénomène.  Selon eux, il s'agirait d'un résultat du "meilleur quintile", le "pire quintile" étant la persistance de l'inflation pendant une décennie. 

François Doyon La Rochelle: Pour moi, ce point suppose qu’on peut prévoir l'avenir, et précisément la direction des taux d’inflation, et par le fait-même comment les marchés financiers vont réagir. 

James Parkyn: Je suis d'accord, mais le rapport montre que l'inflation et les taux d'intérêt pourraient ne pas baisser aussi rapidement que prévu si on se base sur la perspective à très long terme des données DMS qui sous-tendent le rapport. Mon quatrième point fort est le sujet dans lequel le rapport aborde la grande question : "Qu'est-ce qu'une couverture contre l'inflation ?" Par exemple, la plupart des investisseurs pensent que les actions constituent une protection contre l'inflation.  Le rapport fournit de nombreuses preuves que les actions, ainsi que les obligations, ont tendance à enregistrer des performances médiocres lorsque l'inflation est plus élevée.  Il souligne également que les actions et les obligations affichent de moins bonnes performances pendant les périodes des hausses des taux d’intérêt.  

François Doyon La Rochelle: Les actions ne sont pas, comme on le prétend souvent, la meilleure protection contre l'inflation. Le rapport montre bien que "les rendements se détériorent autant pour les actions que pour les obligations lorsque l'inflation augmente". Le rapport montre également que "les actions se sont particulièrement bien comportées en termes réels lorsque l'inflation était faible". Par contre, en période de déflation, les actions ont en fait "produit des rendements inférieurs à ceux des obligations gouvernementales". Nous en avons discuté dans le Podcast n°38 de l'année dernière. 

James Parkyn: Oui, nous en avons discuté, et le rapport 2023 souligne ce point encore très clairement cette année, en s’appuyant sur les données à long terme concernant les rendements des actions.  Je cite : « Bien que les actions aient enregistré d'excellents rendements à long terme, elles ne sont pas et n'ont jamais été la protection contre l'inflation que de nombreux observateurs ont suggérée. »  Malgré cela, on pense généralement que les actions doivent être une bonne couverture contre l'inflation dans la mesure où elles ont eu des rendements à long terme supérieurs à l'inflation. Toutefois, leur rendement élevé ex post (après coup) s'explique mieux par une prime de risque élevée pour les actions.  La nuance essentielle est la suivante : « Il est important de faire la distinction entre battre l'inflation et se couvrir contre l'inflation. » 

François Doyon La Rochelle: Les rendements des marchés financiers en 2022 l'ont prouvé. Les actions ont baissé au cours d'une année d'inflation élevée. Le rapport explique que "la plupart des professionnels de la finance sont trop jeunes pour se souvenir d'une période avec une inflation élevée, de marchés obligataires baissiers et des années où les actions et les obligations ont fortement baissé ensemble". 

James Parkyn: Le rapport fournit l'analyse à long terme nécessaire pour mettre les événements de 2022 en contexte. Je vais maintenant partager mon cinquième et dernier point fort, lorsque le rapport aborde le thème des commodités en tant que classe d'actifs et l'avantage de les détenir en période d'inflation.  

François Doyon La Rochelle: On entend beaucoup parler qu'investir dans les commodités offre une couverture contre l'inflation et qu’elles ne sont pas corrélées avec les actions et les obligations.  C’est quoi le rôle joué par les commodités en tant que classe d'actifs ? est-ce qu’elles offrent une couverture contre l'inflation que les actions n'offrent pas ?  

James Parkyn: Je cite un extrait du rapport : "Une des conclusions clés à retenir, très pertinente aujourd'hui alors que les stratégies 60/40 actions/obligations ont déçu les investisseurs, est que les contrats à terme sur les commodités s'avèrent être un "diversifiant", étant négativement corrélés avec les obligations, faiblement corrélés avec les actions et statistiquement une couverture contre l'inflation elle-même."  Cependant ils poursuivent en disant que : "Le problème est que la taille limitée de la classe d'actifs, fait en sorte que ce n’est pas une solution d’investissement. » C'est donc une bonne chose en théorie, mais ce n'est pas réaliste autant pour les investisseurs institutionnels que pour les particuliers. 

François Doyon La Rochelle: James, tu fais référence ici des contrats à terme sur les commodités mais il est intéressant aussi de soulever que le rapport s'est également penché sur l'investissement direct dans les commodités. 

James Parkyn: Les conclusions du rapport indiquent que l’achat de commodités directement n'offrent pas de couverture contre l'inflation. Je cite : « Nous constatons que les investissements dans les commodités individuelles ont eux-mêmes produit des rendements à long terme très faibles. » 

François Doyon La Rochelle: Le rapport contient d'autres éléments importants :  Comme on le dit régulièrement à nos auditeurs dans notre podcast, l'histoire peut fournir des indices sur l'avenir, mais il convient d'être prudent en matière de prévisions.  

James Parkyn: Oui, les résultats du rapport sont des moyennes à long terme couvrant de nombreuses conditions économiques différentes. En effet, les actions et les obligations sont volatiles et les rendements varient considérablement d'une année sur l'autre. Comme nous l’avons dit au début du podcast, nous avons besoin de séries chronologiques très longues pour tirer des conclusions sur les rendements des investissements. Le rapport du Crédit Suisse nous démontre que même une période de 20ans n’est souvent pas assez longue. 

François Doyon La Rochelle: James, pour conclure, compte tenu des enseignements tirés de ce rapport et du contexte de hausse des taux d'intérêt et d'inflation élevée mais qui est en lente diminution, comment les investisseurs devraient-ils envisager leurs portefeuilles aujourd'hui ? 

James Parkyn: François je crois qu’il est approprié de répéter la conclusion de notre podcast n° 38 sur le rapport 2022.  Il est également important de se rappeler que la hausse des taux et l'inflation élevée ne sont que deux facteurs de risque auxquels les investisseurs sont confrontés.  Les investisseurs en actions ont connu des périodes où les actifs sûrs, c’est à dire les obligations et les liquidités, ont été de bons contrepoids à la volatilité des actions. N'oubliez pas qu'il existe plusieurs risques différents contre lesquels vous essayez de vous défendre.  Il y aura des périodes où les obligations seront vraiment très utiles. Je recommande à nos auditeurs de toujours réfléchir à leurs objectifs à long terme, à leur profil de risque, à leur capacité à prendre des risques et à leur horizon temporel. En plus ils devraient considérer leurs plans de décaissement de leurs portefeuilles. Tous ces éléments devraient être considérés dans leurs réflexions concernant la structure de leurs portefeuilles.  

François Doyon La Rochelle: Pour conclure, je citerai un extrait du rapport : "Les mauvaises années arrivent et, lorsqu'elles se produisent, il est réconfortant de se rappeler les résultats à long terme d’avoir un portefeuille diversifié mondialement. Pour les investisseurs en actifs à risque, en particulier dans les actions, les résultats à long terme représentent vraiment le triomphe des optimistes."  

James Parkyn: C'est une excellente citation, François, et j'espère que nos auditeurs s'en inspireront. Par ailleurs, nous espérons que la récente fusion d'UBS et du Crédit Suisse en une méga-banque ne mettra pas un terme à ce rapport et qu’il y aura une édition 2024. 

 

  1. Conclusion : 

François Doyon La Rochelle: Merci James Parkyn d’avoir partagé ton expertise et ton savoir. 

James Parkyn: il m’a fait plaisir Francois. 

François Doyon La Rochelle: Hé bien c’est tout pour ce 52ième épisode de Sujet Capital!  Nous espérons que vous avez aimé. 

N’hésitez pas à nous envoyer vos questions et suggestions. Vous pouvez nous joindre par courriel à: sujetcapital@pwlcapital.com 

De plus, si vous aimez notre podcast, partagez-le avec votre famille et vos amis et si vous n'y êtes pas abonné, faites-le SVP. 

Encore une fois, merci d’être à l’écoute et joignez-vous à nous pour notre prochain épisode qui sortira le 8 juin. 

 

A bientôt! 

Apr 12, 2023

Dans cet épisode, James Parkyn et François Doyon La Rochelle discutent les sujets suivants : 

  • Dans les nouvelles : La crise de solvabilité des Banques mondiales 

  • Sujet Principal : Mise à jour sur la Gestion Active vs. Passive 

Dans cet épisode, nous invitons nos auditeurs à découvrir notre dernière fonctionnalité ci-dessous. Pour la première fois, nous partageons le script du podcast, à la demande de certains de nos auditeurs. 

 

Liens: 

-The Non-Bailout Bailout – Foreign Policy  par Adam Tooze, balado “Ones & Toozes 

-How Bank Oversight Failed: The Economy Changed, Regulators Didn’t - WSJ par Andrew Acherman, Angel Au-Yeung & Hannah Miao 

-Épisode 44 : Banques Centrales et Récessions — Sujet Capital par James Parkyn & François Doyon La Rochelle 

-It Wasn’t Just Credit Suisse. Switzerland Itself Needed Rescuing. - WSJ par Margot Patrick, Patricia Kowsmann, Drew Hinshaw & Joe Parkinson 

-SPIVA U.S. Year-End 2022 - SPIVA | S&P Dow Jones Indices (spglobal.com)  par Tim Edwards, Anu R. Ganti, Craig Lazzara, Joseph Nelesen & Davide Di Gioia 

 

Lire le script : 

  1. Introduction : 

François Doyon La Rochelle: Bienvenue à Sujet Capital, un balado mensuel à propos de la gestion passive de portefeuille et de la planification financière et fiscale pour les investisseurs à long terme. 

Vos hôtes pour ce balado sont James Parkyn et moi-même François Doyon La Rochelle, tous deux gestionnaires de portefeuilles avec PWL Capital. 

Au programme aujourd’hui pour l’épisode #51 : 

Pour notre premier sujet, nous aborderons la solvabilité des banques. 

Et ensuite, pour notre sujet principal, nous ferons le point sur les résultats de la gestion active versus la gestion passive pour 2022. 

Bonne écoute ! 

 

  1. La crise de solvabilité des Banques mondiales : 

François Doyon La Rochelle: Notre premier sujet aujourd'hui est un sujet d'actualité, c’est un sujet qui porte sur la solvabilité bancaire. James, tu vas aborder l'actualité entourant l'échec de la Silicon Valley Bank, également connue sous l'acronyme SVB, aux États-Unis et la crainte d'une contagion qui pourrait se propager à d'autres banques américaines et internationales, en particulier après l'annonce de la fusion forcée de la Banque crédit Suisse avec UBS. Il est important de noter que le crédit Suisse figurait parmi les 30 banques les plus importantes au niveau mondial. Maintenant, beaucoup de nos auditeurs se demandent si c’est le début d'une crise bancaire majeure comme nous l'avons vu il y a 15 ans en 2008-2009 avec la crise financière mondiale ? 

James Parkyn: Je peux comprendre pourquoi nos auditeurs et en fait la plupart des investisseurs seraient très inquiets à propos de ces nouvelles dans le monde bancaire. C'est partout dans la presse financière. Vous ne pouvez pas y échapper. Dans ce segment, nous essaierons de résumer ce qui s'est passé et ce qu'il est important pour que les investisseurs sachent afin qu'ils évitent de prendre de mauvaises décisions qui pourraient avoir un impact négatif sur leur plan d'investissement à long terme.  

François Doyon La Rochelle: Alors, commençons par SVB aux États-Unis. Qu’est-ce qui s’est passé et pourquoi a-t-elle échoué si rapidement ? 

James Parkyn: L'histoire de ce qui s'est passé n'est pas encore entièrement connue. Ce que nous savons jusqu'à présent, c'est que l'effondrement soudain de la Silicon Valley Bank a été provoqué en partie par les actifs qu'elle détenait (principalement des bons du Trésor américain de haute qualité) qui ont perdu de la valeur lorsque les taux d'intérêt qui ont beaucoup augmenté après avoir été près de zéro. Un mauvais appariement entre ses actifs et ses passifs a provoqué une crise de liquidité. Les événements se sont déroulés si rapidement qu'ils ressemblaient un peu à l'histoire du film américain de Noël classique "It's a Wonderful Life" de Frank Capra avec le comédien Jimmy Stewart. Certain de nos auditeurs connaissent l'histoire du film le frère de Jimmy Stewart a perdu l'argent de dépôt du Bailey Building and Loan, une caisse Populaire locale, dans une confusion d'enveloppe de dépôt à la banque appartenant au redoutable M. Potter. Très vite, la nouvelle se répandit dans la petite ville que le Bailey Building and Loan était insolvable et les clients se précipitèrent pour retirer leurs dépôts.    

François Doyon La Rochelle: Oui, je dirais que pour les anglophones que c’est un film classique du temps des fêtes, l'un des plus aimés de tous les temps. Il illustre également parfaitement une panique bancaire ou en anglais « A run on the bank ». 

James Parkyn: On peut se tourner maintenant vers L'économiste John Cochrane dans son blog intitulé "Combien de banques sont en danger ?" le 14 mars 2023, il explique selon moi le mieux la situation qui s’est produite avec la SVB. Il a dit : « SVB a échoué, essentiellement, parce qu'elle a financé un portefeuille d'obligations et de prêts à long terme avec des dépôts non assurés susceptibles de retrait sans conditions. Les taux d'intérêt ont augmenté, la valeur marchande des actifs est tombée en dessous de la valeur des dépôts. Quand les gens voudraient récupérer leur argent, la banque devrait vendre à bas prix, et il n'y en aurait pas assez pour tout le monde. Les déposants se sont précipités pour être les premiers à retirer leur argent. Et voilà, c'est ce qui est arrivé à SVB, une ruée aux guichets bancaires. 

François Doyon La Rochelle: Pour mieux comprendre, il faut se souvenir de la situation économique qui prévalait en 2022 et de ce qui l'a précipitée. L'année dernière, le problème clé pour l'économie et les banques c’était l'inflation, qui a bondi au-dessus de 5% après des décennies autour de 2%. Jusqu'à la mi-2021, la Fed avait signalé qu'elle maintiendrait les taux proches de zéro pendant des années, puis elle a radicalement changé de vitesse et a relevé les taux au rythme le plus rapide depuis le début des années 1980. De nombreux investisseurs, dont SVB, ont été pris au dépourvu par cette nouvelle réalité de taux plus élevés. 

James Parkyn: La mécanique de l'investissement obligataire est que la hausse des taux fait chuter les prix des obligations, en particulier les obligations qui n'arrivent pas à échéance avant de nombreuses années. Il a été largement rapporté que SVB privilégiait les obligations à plus long terme pour leur rendement supplémentaire. Une baisse de la valeur des avoirs obligataires d'une banque pourrait en théorie réduire son capital, C’est à dire le coussin entre l'actif et le passif qui absorbe les pertes. 

François Doyon La Rochelle: Comment les régulateurs ont-ils laissé cette situation se produire ? 

James Parkyn: Dans le WSJ du 24 mars 2023, dans un article intitulé "How Bank Oversight Failed: The Economy Changed, Regulators Didn't". L'article déclare: "Alors que les taux d'intérêt ont bondi après des années de stabilité, les régulateurs n'avaient pas pleinement anticipé l’impact que les banques subiraient sur la valeur de leurs avoirs obligataires. Jusqu'à la mi-2021, la Fed s'attendait à ce que l'ère des taux ultra bas se poursuive. Ce n'est qu’à la fin de 2022, alors que les taux avaient déjà considérablement augmenté, que les régulateurs ont averti SVB que sa modélisation du risque de taux d'intérêt était inadéquate. » 

François Doyon La Rochelle: Alors, est-ce qu’on peut dire que les régulateurs n’effectuaient pas leur travail ? 

James Parkyn: En partie oui, encore une fois le titre de l’article le dit bien. Un deuxième facteur a été l'absence de prise de conscience du danger que représentait la dépendance de la SVB à l'égard de dépôts très importants, qui pouvaient être retirés pratiquement à tout moment grâce à la technologie d’aujourd’hui. L'article du WSJ poursuit en disant : « Les banques en sont venues à dépendre davantage de ces dépôts. Les régulateurs reconnaissent qu'ils n'ont pas insisté sur une telle préoccupation parce que les gros dépôts provenaient des principaux clients de SVB et de Signature, qui, pensait-on, resteraient 

François Doyon La Rochelle: L'article du WSJ poursuit en disant : "... les dépôts ont fui beaucoup plus rapidement que jamais auparavant, aidés à la fois par la peur alimentée par les médias sociaux et par la technologie qui a permis aux gens de déplacer de grosses sommes en quelques clics sur un smartphone". J'ai du mal à croire qu'une grande banque avec un actif déclaré de 209 milliards de dollars américains échouerait à une gestion des risques aussi élémentaire. Est-ce qu’on peut dire que c'était une sorte de tempête parfaite?  

James Parkyn: Je ne le crois pas. Nous disons souvent dans notre podcast, on ne sait pas ce qu’on ne sait pas, et un événement de type Black Swan n'est pas prévisible. Le cas de la SVB, est un cas de mauvaise gestion des risques à la base très élémentaire. 

François Doyon La Rochelle: L'économiste John Cochrane dans son blog du 14 mars semble être d'accord. Il a déclaré : « Dans mon dernier article, j'ai exprimé mon étonnement que l'immense appareil de régulation bancaire n'ait pas remarqué ce risque énorme et élémentaire. Il faut mettre 2 + 2 ensembles : beaucoup de dépôts non assurés, une grande exposition au risque de taux d'intérêt. 2+2=4, ce ne sont pas des maths avancées ». 

James Parkyn: Ce n’est pas tout, il y a encore plus d’éléments à cette histoire. La réglementation bancaire dans les pays développés comme le Canada et les États-Unis exige qu'ils aient en poste un cadre supérieur dans chaque banque dans le poste de chef de la gestion des risques (Chief Risk Officer). C'est incroyable, mais au moment de l'échec, la SVB n'avait personne dans ce rôle.  

Le journaliste Ben Cohen du WSJ a écrit un article le 23 mars 2023, intitulé « C'est le poste le plus ingrat dans le secteur bancaire. Silicon Valley Bank ne l'a pas rempli pendant des mois. Il a écrit : « L'absence d'un cadre supérieur dans ce rôle pour la Silicon Valley Bank pendant huit mois critiques nous rappelle que le risque n'a pas à être excessif ou exotique pour être existentiel. L'exposition alarmante de SVB à la hausse des taux d'intérêt n'aurait pas être difficile à prévoir par la banque et les mesures pour se protéger aurait être facile à implanter. » Je suis étonné de voir comment une banque qui desservait une clientèle le plus innovant de l'économie américaine aurait pu être condamnée par une mauvaise gestion élémentaire des risques. Mais cette banque qui était une préférée du secteur de la technologie en Californie a échoué à cause de sa gestion des risques. 

François Doyon La Rochelle: Mais la SVB devait sûrement avoir d'autres processus de gestion du risque parce que la responsabilité ultime revient au PDG de la banque et au conseil d’administration.  En fin de compte, le conseil d'administration de la banque serait-il responsable? 

James Parkyn: Effectivement, le conseil est responsable. Puis même si on n’a personne en poste il faut avoir quelqu’un qui prend la responsabilité au niveau réglementaire. PWL Capital est réglementée, on a un Chef des Finances, on a un Chef de Conformité, on a un PDG qui est ultimement responsable de tout. Et on a un conseil d’administration qui supervise le Président et les activités de l’entreprise. Donc si on creuse un peu plus loin, oui je suis d'accord que même en l'absence de chef de la gestion des risques, au moins il aurait dû y avoir une personne par intérim et la réglementation aurait exigé des rapports réguliers au conseil d’administration sur la gestion du risque. Ben Cohen du WSJ l'a dit le mieux : "Bien sûr, la présence d'un directeur de la gestion des risques n'est pas nécessaire pour savoir quand la Réserve fédérale augmente les taux. Les dépôts des rapports réglementaires suggèrent que SVB était conscient de ses vulnérabilités bien avant la ruée sur la banque. : Le comité de la gestion des risques du conseil s'est réuni presque autant de fois l'an dernier (18) qu'au cours des trois années précédentes combinées (19). » Donc François, encore, nous assistons à un échec retentissant des processus de gouvernance de base. 

François Doyon La Rochelle:  Alors, qu'en est-il de la Banque Crédit Suisse et de la fusion avec UBS? Est-ce que la situation ressemble à celle de la SVB ? Quel est l'impact de la fusion du Crédit Suisse et d'UBS? 

James Parkyn: La situation est en effet différente, mais c’est un effet de rebond. Tout le monde immédiatement dans les marchés financiers a remis en question toutes les banques. Sont-elles bien gérées ou mal gérées ? C’est là qu’il y a une historique récente, dans les 10 et 15 dernières années, ou le Crédit Suisse a été souvent mis en garde par les autorités réglementaires par des grosse amandes par les milliards et on s’inquiétait de sa gestion du risque. L'historien économique Adam Tooze dans son podcast Ones and Toozes du 17 mars 2023 l'a qualifié de "choc de confiance qui a tué le Crédit Suisse". Les auditeurs réguliers se souviendront du Podcast # 44 lorsque j’ai recommandé son livre « Crashed » une œuvre magistrale qu'il a écrit sur le système bancaire pendant la crise financière mondiale. Contrairement à SVB, avec Crédit Suisse, Adam Tooze affirme qu’il ne s'agissait pas d'une crise de liquidité mais plutôt d'une crise de contrepartie…… D'autres banques mondiales et des clients importants perdaient confiance dans la viabilité à long terme du Crédit Suisse compte tenu de son historique récente de sa mauvaise gestion du risque. 

C'est aussi un enjeu majeur pour la Suisse et son rôle dans le système bancaire mondial. Un article récent du WSJ intitulé "Ce n'était pas seulement le Crédit Suisse. La Suisse elle-même avait besoin d'être sauvée ». Pour n'importe quel pays, les problèmes du Crédit Suisse seraient une urgence financière. Pour la Suisse, c’est un enjeu existentiel. Son modèle économique et son identité nationale, cultivés au fil des ans, se sont construits sur la sauvegarde des richesses et la gestion des grandes fortunes mondiales. Il ne s'agissait pas seulement d'une banque. La Suisse elle-même qui avait besoin d'être secourue. 

François Doyon La Rochelle: La crise bancaire du Crédit Suisse a ajouté la dimension de contagion mondiale à cette crise. Pour les Suisses, elle menace un modèle économique et une identité nationale. 

James Parkyn: Crédit Suisse, c’est la deuxième plus grande banque suisse et fait partie du Top 30 des banques systémiques mondiales. Donc, les autorités des pays du G20, surveillent ces 30 grandes banques et doivent respecter les normes de capital qui sont plus restrictives. Le Crédit Suisse a des problèmes de gestion des risques depuis plus d'une décennie. Adam Tooze dans son podcast du 17 mars l'a qualifié de "choc de confiance qui a tué le Crédit Suisse". Maintenant que le Crédit Suisse et UBS, la plus grande banque suisse, ont fusionné, la question qui doit se poser est : la nouvelle banque, aura plus de 50% du marché bancaire suisse, est-elle maintenant trop grande pour être renflouée si une nouvelle crise se réaliserai dans l’année ? Le WSJ a rapporté le 22 mars 2023 : « Son système bancaire est cinq fois plus grand que son produit intérieur brut et plus grand que dans la plupart des économies. UBS combiné avec le Crédit Suisse a un bilan deux fois plus grand que l'économie suisse ». C’est énorme ! On disait qu’il y avait une expression anglaise, une banque qui est « Too big to fail » ce qui veut dire que si elle est dans le trouble, le gouvernement va devoir qu’il vient à la rescousse pour la maintenir en vie. Mais dans ce cas-ci, c’est plutôt « Too big to bail ».  

François Doyon La Rochelle: Il est clair pour moi que toutes ces turbulences auront un impact sur l'élaboration des politiques des banques centrales et leurs moyens pour lutter contre l'inflation en augmentant les taux d'intérêt. La SVB qui s'effondre aux États-Unis et le sauvetage d'urgence du Crédit Suisse devrait forcer les banques centrales à sous-peser leur décision entre gérer des risques systémiques et les risques d'inflation. 

James Parkyn: Donc, on peut penser qu’il y a un certain consensus qui semble se développer surtout au Canada et aux États-Unis qu’on est à la fin de la hausse des taux. Même si c’est le cas, je pense que les hausses qu’on a eu depuis les 12 derniers mois continueraient de faire effet, selon certains économistes spécialisés, sur les banques et ça va impacter les bilans des banques ainsi que les actifs qu’ils détiennent. Ils causeront également des problèmes dans d'autres secteurs de l'économie. Je cite encore Adam Tooze, il a déclaré : « Lorsque les banques centrales augmentent les taux d'intérêt, elles essaient d'avoir un impact sur l'inflation par le biais d'événements négatifs. Avec un cycle de hausse des taux aussi rapide adopté par les banques centrales, il fallait s'attendre à ce que des chocs économiques négatifs se produisent. C'était seulement une question à savoir ce qui se plierait VS ce qui se casserait. 

François Doyon La Rochelle: Quel est le rôle des régulateurs bancaires dans ce gâchis ? 

James Parkyn: C’est une très bonne question François, je reviens sur les propos de l’ancien gouverneur de la banque de l’Angleterre, Mervyn King, que l’on a cité lors de notre podcast #44, qui invitait les Leaders des banques centrales à une réflexion sur les nouvelles stratégies à développer. Jason Zweig a écrit dans son l'article du WSJ du 17 mars et je le cite: « Au cours des deux dernières décennies, la Fed, le Trésor et d'autres autorités sont intervenues à maintes reprises pour stabiliser les marchés financiers, comme si l'échec n'était plus une option. Tout cela illustre un problème encore plus grave : les autorités centrales ne sont ni omniscientes ni omnipotentes, et leurs efforts pour extraire les risques du système peuvent le rendre plus dangereux, pas moins. Alors même que les règles se sont multipliées et que les renflouements se sont multipliés, le marché boursier américain a subi quatre krachs d'au moins 20 % depuis l'an 2000. » 

François Doyon La Rochelle: Eh bien maintenant, nous parlons de Risque Moral. Jason Zweig en parle justement: "La tentative d'éradiquer l'échec du système financier, bien sûr, fait partie de la poussée plus large de la société moderne pour rendre la vie elle-même sans risque et à l'épreuve des idiots, avec des poussettes indestructibles, des emballages de médicaments à l'épreuve des enfants, voitures presque autonomes et autres... » 

James Parkyn: Un autre chroniqueur du WSJ, Greg IP, l'a souligné dans son livre "Foolproof" publié en 2015. Il dit : « … rendre un environnement plus sûr peut endormir de nombreuses personnes dans la complaisance et la prise de risques excessifs »." Je lis également un livre écrit par l'historien financier britannique Edward Chancellor, intitulé "Le prix du temps". Ce livre décrit l’histoire et les origines des taux d'intérêt. Cet auteur fait valoir que "la tentative de contrôler le risque en abaissant les taux d'intérêt réduit le coût de la prise de risque, et finit donc par augmenter le montant global du risque dans le système". Nous avons beaucoup parlé François dans notre podcast des taux d'intérêt normalisés a plusieurs reprises dans la dernière année dans notre Podcast. Je crois que nous avons eu des taux trop bas pendant trop longtemps et trop de gens ont tenu pour acquis que ça continuerait tout simplement. 

François Doyon La Rochelle: James, quel est ton conseil pour nos auditeurs ? 

James Parkyn: En préparation de ce Podcast, je suis retourné à notre Podcast #44 sur les Banques Centrales. La grande crainte à l'automne quand on l’a publié, concernait les récessions et l'impact potentiel sur les marchés financiers. Nous avons souligné la recherche de Dimensional qui a montré que les marchés du monde entier ont récompensé les investisseurs même lorsque l'activité économique a ralenti. Beaucoup pensent maintenant que le spectre des faillites bancaires réduira les activités de faire des prêts par les banques, ce qui augmentera encore la probabilité d'une activité économique au ralentie. Nous recommandons à nos auditeurs de rester disciplinés dans leur plan d'investissement a LT et d'oublier tout le bruit du moment tel que l'inflation, les taux d'intérêt, la récession et maintenant nous pouvons ajouter à la liste les faillites bancaires. 

François Doyon La Rochelle: Oui, en effet, nos auditeurs réguliers le savent, c'est l'un de nos mantras en tant qu'investisseur discipliné avec un état d'esprit à long terme, vous ne pouvez pas prévoir l'avenir. 

James Parkyn: En conclusion François, nous nous tournons vers nos amis de Dimensional, ils ont produit un excellent article intitulé "Quand les grands titres vous inquiètent, misez sur les principes d'investissement" qui dit que : «Bien que le plan de chaque investisseur soit un peu différent, ignorer les grands titres et se concentrer sur les principes éprouvés suivants peut vous aider à éviter de faire des faux pas avec vos placements. 

1. L'incertitude est inévitable : l'incertitude n'est pas nouvelle et investir comporte des risques. 

2. La synchronisation du marché c’est-à-dire le Market Timing en EN est futile. 

3. "La diversification est votre ami", une citation attribuée au lauréat du prix Nobel Merton Miller. 

François Doyon La Rochelle: J'aime la citation suivante dans cet article : « Lorsque l'inattendu se produit, de nombreux investisseurs ont le sentiment qu'ils devraient faire quelque chose avec leurs portefeuilles. Souvent, les grands titres et les experts attisent ces sentiments avec des prédictions de scénarios négatifs et décourageants. Pour l'investisseur à long terme, cependant, planifier ce qui peut arriver est beaucoup plus approprié que d'essayer de prédire l’avenir. Comme d'habitude, nous partagerons le lien avec nos auditeurs. 

 

  1. Mise à jour sur la Gestion Active vs. Passive 

François Doyon La Rochelle: Pour notre deuxième sujet d'aujourd'hui, on va vous donner une mise à jour des résultats de la gestion active versus gestion passive pour 2022. Je crois maintenant, qu’après tous les podcasts qu’on a publiés, que la grande majorité de nos auditeurs comprennent que nous croyons dans l'efficacité des marchés et que notre philosophie d'investissement est basée sur les preuves empiriques que l'utilisation de produits d'investissement grandement diversifiés, à faible coût et gérés passivement est la meilleure façon de capturer les rendements du marché et d'augmenter les chances de succès à long terme pour nos clients. 

James Parkyn: Exactement et ça fait plus de 20 ans maintenant qu’on a adopté cette approche d'investissement basée sur la conviction que l'investissement actif est un jeu à somme négative ou en anglais « is a negative sum game ». Cependant, ça ne veut pas dire qu’on ne remet pas en question et qu’on ne consulte pas les derniers papiers de recherche et derniers articles pour nous assurer que notre philosophie d'investissement est toujours supportée par des preuves. 

François Doyon La Rochelle: Oui, et c'est pourquoi on analyse année après année le rapport SPIVA, de S&P Dow Jones Indices qui mesure les résultats des indices S&P par rapport aux fonds actifs, et aussi le rapport de Morningstar « Active vs Passive Barometer » qui mesure la performance des fonds actifs par rapport à leurs pairs passifs, pour voir si les résultats de la dernière année étaient différents des résultats des années passé. Malheureusement pour les gestionnaires actifs, cette année n'a pas été différente des années précédentes, puisqu'encore une fois les gestionnaires actifs dans leur ensemble n'ont pas été capable de battre leurs comparables passifs. 

James Parkyn: Ce que tu souligne la Francois est particulièrement intéressant après une année difficile comme 2022, lorsque les marchés boursiers et obligataires se sont exceptionnellement repliés en même temps. Le vieux discours des gestionnaires actifs est qu'une bonne gestion active surpassera les investissements passifs en période de volatilité des marchés. Donc qu’est ce qui s’est passé réellement en 2022 ? 

François Doyon La Rochelle: Eh bien, étant donné la forte volatilité du marché en 2022, on s’attendait à ce que les gestionnaires actifs aient de nombreuses opportunités de battre les stratégies passives. 

James Parkyn: En effet, on a couvert les grands événements géopolitiques et économiques dans notre podcast au cours de la dernière année, mais je pense qu’il est utile d'en souligner certains pour que nos auditeurs aient une idée des opportunités que la gestion active aurait pu exploiter pour générer de meilleurs résultats. L'année a commencé avec la guerre en Ukraine et les troubles géopolitiques qui ont suivi, ensuite on a eu l’augmentation des taux d'inflation à des niveaux très élevés ce qui a mené à la réaction rapide et forte des banques centrales pour augmenter les taux d'intérêt. Encore une fois, je ne fais que souligner ici l'évidence, mais pour en revenir à notre sujet, comment est-ce que la gestion active s'est comportée contre la gestion passive l'année dernière ? 

François Doyon La Rochelle: He bien, pour répondre à ta question, James, je vais me baser principalement sur le rapport de Morningstar appelé « Active vs passive Barometer » donc en français le baromètre actif versus passif de Morningstar. Ce rapport est assez complet, il couvre près de 8 400 fonds gérés activement aux États-Unis avec environ 15,7 billions de dollars d'actifs sous gestion. Je préfère ce rapport au SPIVA car il mesure le taux de réussite des gestionnaires actifs par rapport aux résultats de fonds gérés passivement et non seulement par rapport à des benchmarks. 

James Parkyn: C'est une nuance importante. Les « benchmark ou indices de références » du rapport Morningstar reflètent la performance réelle, nette des frais, des fonds passifs que l’on peut acheter et non simplement la performance d'un indice boursier dans lequel on ne peut pas investir sans encourir de frais. 

François Doyon La Rochelle: C’est exact James, et c'est une nuance très importante. Donc si on passe maintenant aux résultats, encore une fois, sur la base du récit selon lequel les gestionnaires actifs feront mieux en période de tension et de volatilité sur le marché, je pense que les résultats pour 2022 sont très peu concluants pour les gestionnaires actifs. 

Dans l'ensemble, sur la base des 20 catégories d'investissement différentes rapportées par Morningstar, seuls 40,5% des gestionnaires actifs ont pu battre leurs indices de référence respectifs en 2022. C’est un résultat qui est plus faible qu'en 2021, une très bonne année sur les marchés, quand 51,1 % des gestionnaires actifs ont battu leurs indices de référence. 

James Parkyn: Comme tu l’as mentionné, c'est très intéressant car ça va à l'encontre de ce que nous récite la gestion active, qu’ils seront plus performants dans les années difficiles. Donc sur les 20 catégories, quelles étaient les meilleures ? 

François Doyon La Rochelle: Sur les 20 catégories différentes, 6 d'entre elles ont un taux de réussite supérieur à 50%. Ce qui veut dire que dans chacune de ces 6 catégories plus de 50% des gestionnaires ont pu battre leurs benchmarks. À titre de comparaison, ce chiffre- en 2021 était de 7. Cela dit, les catégories qui ont le mieux faites en 2022 étaient, en premier, la catégorie des titres de petite capitalisation de type valeur avec un taux de réussite de 61%, en deuxième, la catégorie de titre de petite capitalisation de type croissance avec un taux de réussite 56,9% et le troisième était la catégorie des actions mondiale avec un taux de réussite de 56 %. Je dois mentionner, en toute objectivité, que la catégorie des actions américaines de grande capitalisation, qui est probablement la catégorie de fonds la plus importante en termes d'actifs sous gestion, figurait également parmi les meilleures catégories en 2022 avec un taux de réussite de 54,1%. Ce qui signifie que 54,1 % des gestionnaires actifs de cette catégorie ont battu leur indice de référence dans la dernière année. 

James Parkyn: C’est quoi maintenant les catégories qui ont moins bien faites ? 

François Doyon La Rochelle: La pire catégorie parmi les 20 était l’immobilier mondial avec un taux de réussite de seulement 20%, cette catégorie a été légèrement dépassée par la catégorie des obligations d'entreprises avec un taux de réussite de 22,6% et par la catégorie des actions des pays émergents avec un taux de réussite de 23,4%. 

James Parkyn: Ce que je trouve intéressant dans ces résultats, c'est que les catégories très sensibles aux taux d'intérêt comme l'immobilier mondial et la catégorie des obligations de sociétés ont été parmi les catégories les moins performantes l'année dernière. 

François Doyon La Rochelle: Effectivement, j'ai également été surpris par ces résultats et par le fait que les autres catégories de revenu fixe « ou d’obligations » comme la catégorie d’obligations à moyenne échéance et la catégorie d’obligation à rendement élevé ont également eu de mauvais résultats avec des taux de réussite faibles de 37,9 % et 27,2 % respectivement. Donc eux aussi ont grandement sous-performer leurs homologues passifs. 

James Parkyn: Wow, j'aurais pensé que dans une année comme 2022 avec toutes les discussions entourant l'inflation, les taux d'intérêt et les décisions de la banque centrale, que la gestion active aurait prévalu. On se serait attendu à ce que les gestionnaires actifs soient en mesure d'ajuster leurs portefeuilles et de tirer profit de la prévision des variations des taux d'intérêt. 

François Doyon La Rochelle: En effet James. J'ai aussi regardé les rapports SPIVA américains et canadiens de 2022 et bien que ces rapports n'analysent pas la performance de la gestion active versus la gestion passive de la même manière que Morningstar, il y avait quand même des points très intéressants dans leur rapport en ce qui concerne l'incapacité des gestionnaires actifs à surperformer leurs indices de références respectifs. Le rapport souligne que les conditions de marché pour les actions et les titres à revenu fixe ont été exceptionnellement difficiles en 2022, soulignant toutefois que ces marchés difficiles ont donné aux gestionnaires actifs de grandes opportunités pour générer une surperformance relative. Des opportunités que la grande majorité des gestionnaire actifs n'ont pas su exploiter. 

James Parkyn: Qu’est ce que tu veux dire? 

François Doyon La Rochelle: Eh bien, si on examine l'exemple fourni dans le rapport américain de SPIVA, l’indice S&P500 de type croissance et l’indice S&P500 de type valeur, qui sont tous deux des indices d'actions américaines à grande capitalisation, étaient respectivement les indices de référence pour les actions les moins performants et les plus performants en 2022. Le rapport poursuit en mentionnant qu'il y avait plus de 20 points de pourcentage qui séparaient leur performance respective pour l’année. Nos auditeurs réguliers vont se souvenir qu’on a souligné dans notre podcast #48 que les titres de valeur avaient largement surperformé les titres de croissance en 2022. 

James Parkyn: C’est vraiment étonnant, j’aurais pensé que ce type de dispersion dans les rendements auraient offert des belles opportunités pour la gestion active. 

François Doyon La Rochelle: Oui on aurait pensé, mais les gestionnaires actifs n'ont pas su saisir les opportunités puisque la majorité d'entre eux, qui ont comme indice de référence le S&P500, n'ont pas réussi à le battre. Étant donné que les actions de croissance à grande capitalisation étaient la classe d'actifs la moins performante, un gestionnaire de titre de croissance à grande capitalisation aurait pu simplement acheter des actions d'une autre classe d'actifs pour battre son indice de référence. Malgré ça, près de 74 % des gestionnaires actifs de titre de croissance à grande capitalisation n'ont pas été capable de battre leur indice de référence. 

Voici une citation du rapport SPIVA américain, "la perspective pour les meilleur gestionnaires d'actions américaines à grande capitalisation était supérieure à la moyenne et les vents favorables, même pour les gestionnaires moins performant, étaient exceptionnellement bons", le rapport poursuit en disant "un examen des différents segments de marché qui ont été les plus et les moins performants montre qu'ils auraient donner l'avantage aux gestionnaires actifs, en particulier grâce à leur capacité à s'écarter des indices pondérées en fonction de la capitalisation boursière qui ont des allocations importantes en actions américaines de grande capitalisation. 

James Parkyn: As-tu quelque chose à souligner sur les résultats à plus long terme ? 

François Doyon La Rochelle: Eh bien, pour la dernière période de 10 ans, le taux de réussite de la gestion active dans le rapport Morningstar est de 31,5 %, ce qui signifie que seulement 31,5 % des gestionnaires actifs ont pu battre leurs homologues passifs. Si on regarde les résultats sur 20 ans, le taux de réussite chute encore plus bas à 16,2 %. Dans le rapport américain SPIVA, ce que j'ai trouvé intéressant, c'est qu'il donne les points de bascule des quartiles pour les fonds d'actions aux États-Unis. Ce qu'il faut retenir ici, c'est que si vous aviez acheté un fonds indiciel S&P500 ou un fonds indiciel S&P1500, vous auriez effectivement a acheté un fonds qui s'est classé dans le premier quartile de tous les fonds actifs et passifs américains au cours des dernières périodes de 5, 10 et 20 ans. 

James Parkyn: Sur la base de ces rapports, je ne pense pas qu’on va changer de sitôt notre façon d'investir. 

François Doyon La Rochelle: Non aucun changement en vue, encore une fois, je pense que c'est la preuve qu'à long terme, les investisseurs qui sont disciplinés et qui privilégie la gestion passive obtiendront des meilleurs rendements que les investisseurs actifs. 

 

  1. Conclusion : 

François Doyon La Rochelle: Merci James Parkyn d’avoir partagé ton expertise et ton savoir. 

James Parkyn: il m’a fait plaisir Francois. 

François Doyon La Rochelle: Hé bien c’est tout pour ce 51ième épisode de Sujet Capital!  Nous espérons que vous avez aimé. 

N’hésitez pas à nous envoyer vos questions et suggestions. Vous pouvez nous joindre par courriel à sujetcapital@pwlcapital.com . 

De plus, si vous aimez notre podcast, partagez-le avec votre famille et vos amis et si vous n'y êtes pas abonné, faites-le SVP. 

Encore une fois, merci d’être à l’écoute et joignez-vous à nous pour notre prochain épisode qui sortira le 11 mai. 

A bientôt! 

Mar 22, 2023

Dans cet épisode, James Parkyn et François Doyon La Rochelle accueillent à nouveau leur collègue Raymond Kerzérho, CFA, Directeur de la recherche chez PWL. Ensemble, ils discutent de la mise à jour des Hypothèses sur les marchés financiers pour les rendements attendus intitulée "Hypothèses de planification financière", qu'il a produit avec Ben Felix, Gestionnaire de portefeuille, MBA, CFA, CFP, CIM. 

 

- Financial Planning Assumptions (Market Capitalization Weighted Portfolio) - PWL Capital  par Raymond Kerzerho & Benjamin Felix (Février 22, 2023) 

-Financial Planning Assumptions (Factor Tilted Portfolio) - PWL Capital  par Raymond Kerzerho & Benjamin Felix (Février 22, 2023) 

 

Feb 15, 2023

Dans cet épisode de Sujet Capital, James Parkyn et François Doyon La Rochelle discutent le sujet suivant à propos des placements et de la planification financière: 

  • Sujet principal: Ken French: Cinq choses que je connais sur l’investissement

 

- « Five Things I Know About Investing » par Kenneth R. French : Five Things I Know about Investing | Dimensional  

-Balado #48: Revues des marchés en 2022 & perspectives 2023 : Épisode 48 : Revues des Marchés en 2022 & Perspectives 2023 — Sujet Capital  

- « Getting Wealthy vs. Staying Wealthy » par Morgan Housel : Getting Wealthy vs. Staying Wealthy · Collab Fund 

Jan 18, 2023

Dans cet épisode de Sujet Capital, James Parkyn et François Doyon La Rochelle discutent le sujet suivant à propos des placements et de la planification financière: 

  • Actualité: Revue des statistiques des marchés en 2022 
  • Sujet principal: Leçons de 2002 et perspectives 2023

 

- Statistiques de marché – Parkyn Doyon La Rochelle – décembre 2022: Statistiques de marché - Parkyn Doyon La Rochelle - décembre 2022 - PWL Capital 

-Balado #45: L’investissement en Obligation dans un Nouvel Environnement de Taux d’Intérêt: Épisode 45 : L'investissement en obligation dans un nouvel environnement de taux d’intérêt — Sujet Capital 

-Balado #44: Banques Centrales et Récessions: Épisode 44 : Banques Centrales et Récessions — Sujet Capital 

-Balado #43: Planification du Revenu de RETARITE: Les Retraits de votre Portefeuille devraient-ils varier en fonction du Marché : Épisode 43 : Planification du revenu de retraite : les retraits de votre portefeuille devraient-ils varier en fonction du marché ? — Sujet Capital 

-L’Article Dimensional: Market Review 2022: After a Down Year, Looking to the Past as a Guide | Dimensional 

-L’Article de Jason Zweig: Mirror, Mirror on the Wall, Who Knew That Stocks Would Fall? - WSJ 

-L’Article de Larry Swedroe: Fourth Quarter 2022 Economic Review and Outlook - Articles - Advisor Perspectives 

“The Psychology of Money” écrit par Morgan Housel: The Psychology of Money: Timeless lessons on wealth, greed, and happiness: Housel, Morgan: 9780857197689: Books - Amazon.ca 

Dec 1, 2022

Dans cet épisode de Sujet Capital, James Parkyn et François Doyon La Rochelle discutent le sujet suivant à propos des placements et de la planification financière.

  • Mise à jour sur la planification fiscale de fin d’année pour les investisseurs dans les marchés financiers

 

Pourquoi n’y a-t-il pas plus de Canadiens qui maximisent leur CELI? — Sujet Capital

Nov 3, 2022

Dans cet épisode de Sujet Capital, James Parkyn et François Doyon La Rochelle discutent d’une variété de sujets à propos des placements et de la planification financière.

Au programme :

  • Actualité : Revu des statistiques du marché au troisième trimestre.
  • Sujet principal : Gérer vos émotions dans une mer de bruit négatif sur les marchés financiers

How to Invest Better - and Live Better (dimensional.com) by David Booth

Seven deadly sins of investing - PWL Capital by James Parkyn

Sources:

 Microsoft PowerPoint - Quarterly Market Review (QMR) - Q2 2022 (sagebroadview.com)

Oct 6, 2022

Dans cet épisode de Sujet Capital, James Parkyn et François Doyon La Rochelle discutent d’une variété de sujets à propos des placements et de la planification financière.

Au programme :

  • Actualité : Mise à jour sur le nouveau compte CELIAPP
  • Sujet principal : L’investisseur en obligation dans un nouvel environnement de taux d’intérêt

Conception du compte d’épargne libre d’impôt pour l’achat d’une première propriété - Canada.ca

Financial Planning Assumptions - (Factor Tilt Portfolio) - PWL Capital

Sep 8, 2022

Dans cet épisode de Sujet Capital, James Parkyn et François Doyon La Rochelle discutent d’une variété de sujets à propos des placements et de la planification financière.

Au programme :

  • Actualités : Marchés baissiers et vente à perte fiscale
  • Sujet principal : Banques centrales : Récessions et les défis dans l’élaboration des politiques monétaires
Jul 28, 2022

Dans cet épisode de Sujet Capital, James Parkyn et François Doyon La Rochelle discutent d’une variété de sujets à propos des placements et de la planification financière.

Au programme :

  • Actualité : Perspective analytique de l'historique des rendements du marché : rester investi
  • Sujet principal : Planification du revenu de retraite : les retraits de votre portefeuille devraient-ils varier en fonction du marché ?
1 « Previous 1 2 3 4 5 6 7 Next » 15